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L'Algarve – Portugal


10 au 17 mars 2012

Il y a une minute, nous étions en Espagne mais voilà qu'on traverse un pont, la rivière Guadiana, et nous nous retrouvons au Portugal! Quelle gymnastique cela impose à notre cerveau et à notre langue! Les «s» se prononcent «ch», les «e» ne se sont plus des «é», les «l» et les «o» sont des «ou»... ah! dure, dure la vie de voyageur! Mais, on va s'y faire, en attendant, on mélange l'espagnol et le portugais et on réussit à se faire comprendre en «portugnol»! Heureusement les portugais sont compréhensifs et sympathiques.

Petite maison typique de l'Algarve
L'Algarve, c'est la partie sud du pays bordée au sud et à l'ouest par l'océan Atlantique, une succession de plages et de falaises. Première surprise, les villes côtières portugaises sont beaucoup moins touristiques et bétonnées que celles de l'Espagne sur la Méditerranée. Il y en a bien sûr mais en moins grand nombre; encore beaucoup de plages sauvages. Deuxième surprise, malgré le fait que nous soyons rendus sur l'Atlantique et que nous sommes au début mars seulement, la température est similaire à celle de l'Espagne, il y fait bon, 18-22 C le jour et plein soleil! L'intérieur du pays est beaucoup moins sec que l'Espagne à la même latitude; il y a encore des oliviers mais les terres sont cultivées et on croise des fermes laitières. Bon, finies les comparaisons mais c'est tout de même toujours saisissant de voir l'impact d'une frontière!

Falaises du Cabo Carvoeiro (Barlovento)
Après avoir passé plusieurs jours dans les grandes villes d'Andalousie, nous avons plus le goût de la «nature» alors on ne s'arrête dans les villes que pour faire le plein de diesel, d'eau et de bouffe. Nous passons nos journées à faire de grandes marches sur les plages ou en haut sur les falaises, à faire des photos des vagues qui viennent se briser contre les rochers et aussi, à observer les pêcheurs à la ligne qui défient la gravité en s'installant tout au bord des falaises pour lancer leurs appâts ! La partie à l'est de Faro, appelée «Sotavento» (sous le vent), est bordée d'immenses plages et de lagunes fermées par un cordon littoral. Les plages sur le cordon sont accessibles en bateau ou via des ponts, ce qui engendre un décor assez particulier. À l'ouest de Faro, on se retrouve au vent (Barlovento) d'où la présence de nombreuses falaises où se fracassent les vagues.

Praia da Rocha (Albufeira)

Praia da Rocha, près de Portimao, est sûrement la plus belle plage que nous ayons vue. Ses gros blocs de roche orange détachés des falaises et parsemés ici et là nous ont rappelé «The Great Ocean Road» en Australie.

Le Cap St-Vincent et la pointe de Sagres nous ont aussi rappelé de bons souvenirs... En 2004, nous avions contourné ces caps mais en naviguant cette fois-là. Nous avions alors fait une traversée atlantique avec un voilier de 23 m., le Grand Jubilee, depuis Miami jusqu'à Barcelone. Balayés par le vent, ces caps hauts de 75m constituent la pointe sud-ouest de l'Europe. Outre cet aspect géographique, le Cap St-Vincent fut considéré, de tout temps, comme étant un lieu sacré. Les romains l'appelaient «promontorium sacrum». Son nom actuel lui vient d'une légende : le vaisseau contenant le corps de saint Vincent, martyrisé à Valence au 4e siècle, serait venu s'échouer ici. Gardé par deux corbeaux, il y serait resté pendant des siècles avant de reprendre sa route pour Lisbonne qu'il aurait atteint en 1173!

Pointe de Sagres, site de l'École d'Henri le Navigateur
La pointe de Sagres, quant à elle, est célèbre pour avoir abrité l'école de navigation que fonda l'infant, Henri le Navigateur, au début du 15e siècle et qui allait préparer aux «Grandes Découvertes». Il fait appel aux astronomes arabes, aux cartographes de Majorque et aux marins les plus réputés de l'époque pour effectuer des recherches et mettre au point des techniques et des équipements. «Grâce au perfectionnement de l'astrolabe et du cadran, qui peuvent désormais être utilisés en haute mer, l'infant inaugure l'ère de la navigation astronomique. Les marins, qui jusqu'alors n'avaient pour guides qu'une carte et une boussole et ne contrôlaient leur position que par l'estimation du chemin parcouru, apprennent à calculer la latitude d'après la hauteur des astres au-dessus de l'horizon et à faire le point avec plus de précision. Enfin, les exigences des expéditions entraînent les Portugais à réaliser un noveau type de bateau qui révolutionne la navigation : la caravelle. Petit voilier long au faible tirant d'eau, mais pouvant porter un équipage assez important, elle réunit les avantages des bateaux traditionnels sans en avoir les inconvénients. Ses mâts multiples combinent les voiles carrées et les voiles latines triangulaires. Pivotant autour de leur mât, ces dernières assurent à la caravelle, en serrant le vent au maximum, une grande rapidité.»

Les Grandes découvertes... nous en reparlerons lors de notre visite du Musée de la Marine à Lisbonne. Pour le moment, citons seulement les noms de Vasco da Gama, Magellan et Dias, tous des portugais qui, au 15e siècle, ont parcouru les océans et repoussé les frontières de l'inconnu.