Porto, vue depuis Vila Nova de Gaia |
«Deuxième
ville du Portugal et capitale du nord, Porto compte avec son
agglomération plus d'un million d'habitants. Faisant fi du relief,
elle occupe un site escarpé : ses demeures s'accrochent aux
versants pentus du Douro, ce fleuve mythique qui vient terminer ici
son long parcours à travers l'Espagne et le Portugal. L'une des
gloires de la ville, et non des moindres, est d'avoir donné son nom
aux fameux vins qui l'ont fait connaître à travers le monde.»
La rue et l'église des Carmélites avec son mur d'azuelos (céramique bleue) |
Nous avons adoré Porto ! Très vieux, le vieux Porto mais oh combien
chaleureux ! Les grandes places, les églises, la gare, les commerces
et les maisons ont gardé les traces du passé mais ils sont tous
encore bien vivants et dégagent une ambiance bien particulière;
nous nous sommes sentis bien dans cette ville ! Nous avons passé une
journée entière à explorer ses vieux quartiers et découvrir ses
principaux monuments : la gare Sao Bento et ses magnifiques
azuelos (céramiques), l'église et la tour des Clerigos, la rue et
l'église des Carmélites, l'église baroque Sao Francisco et ses
catacombes, la Place de la Liberté, la maison natale d'Henri le
navigateur, le palais de la Bourse, la cathédrale etc.
Au chai de Croft, fabricant de Porto depuis 1678 |
Le
lendemain, pas le choix, il fallait aller visiter les caves de Porto
! En fait, il s'agit de chais (caves
en portugais, d'où la méprise) situés non pas à Porto mais sur la
rive gauche du Douro, en face de Porto, à Vila nova de Gaia. «C'est
là, par une lente élaboration, que le raisin, récolté sur les
versants du Haut-Douro, se transforme en porto. Plus de 58 maisons de
porto y sont représentées. Autrefois, c'est en bateau, sur les
«barcos rabelos», que les vins du Haut-Douro parvenaient après 150
km de navigation jusqu'à ces chais où ils étaient transformés en
porto. Aujourd'hui, les camions-citernes viennent déverser leur
précieuse cargaison dans des cuves en inox. Les grandes marques ont
cependant conservé face à leurs chais quelques barcos rabelos
chargés de tonneaux. Une quinzaine de chais se visitent, dont ceux
de Taylor, Offley, Sandeman, Ramos, Pinto et Ferreira. La visite des
chais permet de suivre les étapes de l'élaboration du porto. Le vin
est stocké plusieurs années dans d'immenses cuves contenant jusqu'à
1000 hectolitres puis soutiré dans des tonneaux de 535 litres dont
la porosité du bois accentue son vieillissement. Seuls les vins
authentiques contrôlés par l'Instituto do Vinho peuvent pénétrer
dans ces chais.» On
nous y explique les différents procédés d'élaboration des portos
blancs, des ruby, des tawny, des vintage, des Late Bottled Vintage et
des colheita. Évidemment, ces visites se terminent par une
dégustation... et quelques achats... !
Et pour l'histoire...en 1703, le Portugal et l'Angleterre signent un
traité qui facilite l'accès des produits manufacturés anglais sur
le marché portugais; en échange, les vins de Porto trouvent un
large débouché en Angleterre. Les négociants anglais créent un
comptoir dans la ville en 1717 et, peu à peu, plusieurs compagnies
anglaises contrôlent la production, de la récolte à la mise en
bouteille... d'où ces noms anglais qu'on retrouve sur les bouteilles
de Porto : Taylor, Fladgate, Offley etc.
Enfin,
on ne peut quitter Porto sans parler de ses ponts. Les rives du Douro
sont reliées par plusieurs ponts à l'architecture remarquable. On
dit que «Porto a
couché ses tours Eiffel à l'horizontale; elles lui servent de
pont».
Le pont routier D. Luis I est le plus spectaculaire avec ses deux
tabliers superposés permettant de desservir simultanément les
quartiers hauts et bas de chaque rive. Inscrit au Patrimoine mondial,
il est le symbole de Porto. D'une portée de 172 m, il a été
construit en 1886 par une société belge suivant une technique
analogue à celle d'Eiffel.