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Vallée du Douro


9 au 10 avril 2012

Vignobles en gradins de la Vallée du Douro
Après avoir visité les chais de Vila Nova de Gaia, avoir été instruit sur les différents types de porto et les avoir goûtés, il fallait bien aller à la source et voir ces fameux vignobles qui recouvrent la vallée du Douro ! Le Douro est un fleuve qui naît en Espagne à 2060 m d'altitude. Il serpente à travers l'Espagne pendant 525 km, puis sur 112 km, il marque la frontière entre les deux pays. Sur ses derniers 215 km, il devient complètement portugais et il défile entre des parois de granit et de schiste avant d'arriver dans l'estuaire de Porto.

«Dieu créa la Terre et l'homme le Douro.» dit-on ici. Il faut avoir vu les rives du Douro complètement sculptées en hauts gradins soutenant chacun quelques rangs de vigne pour comprendre l'immense travail réalisé par les hommes depuis plus de vingt siècles ici. Sur près de 40 000 hectares répartis dans la région délimitée du Douro, des vignes sont ainsi cultivées.» Les vendanges ont lieu à la fin septembre. Les grappes sont encore transportées à dos d'homme compte tenu du terrain accidenté qui ne permet pas à la machinerie d'y accéder. Le foulage mécanique a remplacé le foulage au pied qui demeure toutefois pour certains vins particuliers. Le moût fermente dans la vallée du Douro jusqu'au printemps. Il faut ensuite le transporter jusqu'à Vila Nova de Gaia car, en été, les températures chaudes de la vallée, parfois jusqu'à 40C, ne sont pas propices à l'élaboration du vin. Jusqu'en 1964, ce transport s'effectuait à bord des pittoresques barcos rabelos, des bateaux à fond plat qui pouvaient sauter les rapides et descendre le Douro sur 150 km avant d'atteindre Vila Nova de Gaia.

C'est dans ce merveilleux décor que se termine notre aventure portugaise pour 2012. En un mois, nous n'avons pas tout vu, c'est bien certain, mais c'est un pays qui nous a enchantés et qui nous a donné le goût d'y revenir pour le savourer une fois de plus !

Le nord de Porto : Braga, Guimaraes et Mateus


5 au 8 avril 2012

Cathédrale de Braga
On nous avait dit : «Pendant la semaine sainte, il faut être à Braga». Et voilà, que par hasard, sans l'avoir prémédité, nous sommes le mercredi saint et à quelques km de Braga au nord de Porto. Nous sommes donc allés y faire un tour, comme des centaines de portugais et d'espagnols, pour voir jusqu'à quel point les traditions religieuses y étaient encore vivantes. C'est bien vrai que dans cette ville hérissée d'églises et de couvents, on célèbre solennellement la semaine sainte : partout en ville, de la musique sacrée, des banderoles, des chemins de croix, des scènes de la vie du Christ et des statues drapées de violet, la couleur de la passion. Le soir venu, à 22hre, ce sont des processions qui attirent une foule assez nombreuse. À prime abord, le tout semble un peu commercial et folklorique mais lorsqu'on voit tous ces gens, jeunes et moins jeunes, qui observent un silence respectueux lorsque la procession défile devant eux, on se dit qu'il y a plus que ça... Oui, Braga est restée religieuse mais sans les excès qu'on peut voir dans d'autres pays (flagellations, crucifixions etc,) à cette occasion.

Sanctuaire «Bom Jesus do Monte»
Et, tant qu'à y être, vivons l'expérience jusqu'au bout... le samedi saint, nous sommes allés au sanctuaire de Bom Jesus do Monte tout près de Braga et nous avons gravi la voie sacrée. La voie sacrée, que le pèlerin gravissait à genoux, se compose d'un sentier bordé de chapelles correspondant aux stations du chemin de croix et elle se poursuit par l'Escalier des Cinq Sens et celui des Trois Vertus. Elle représente le parcours spirituel du croyant qui doit apprendre à maîtriser ses sens et acquérir les trois vertus que sont la foi, l'espérance et la charité pour obtenir le salut. Les chapelles du chemin de croix présentent des scènes, ma foi assez réalistes quoiqu'elles mériteraient un bon coup de pinceau. La voie sacrée est construite dans un sous-bois humide et verdoyant qui lui confère un atmosphère mystique à souhait.

Édifié au 18e siècle, l'escalier à double volée quant à lui est décoré à chaque palier de statues et de fontaines évoquant les sens, les vertus et des personnages de l'Ancien Testament, le tout en granit gris qui contraste gravement avec le blanc de l'escalier.

Pâques à Guimaraes
Pour célébrer Pâques nous nous arrêtons à Guimaraes et nous dormons au pied du château près d'une église. Pas besoin de vous dire que c'est au joyeux son des cloches que nous nous sommes éveillés en ce beau dimanche de Pâques ensoleillé après une semaine sainte plutôt sombre et froide. Ici et là en ville, de petites processions de quelques personnes sonnant des cloches et aussi des pétales de fleurs étalées devant les portes des maisons. Nous avons bien tenté d'aller jeter un coup d'oeil à la célébration pascale à la basilique San Pedro mais elle était bondée, impossible même d'ouvrir la porte; des gens entendaient même la messe à l'extérieur !

On profite donc plutôt du beau soleil pour marcher dans cette petite ville qui fut le berceau du Portugal. Auparavant comté de Portucale, c'est Alphonse Henriques (le père de notre Henri le navigateur) qui, en 1143, y est proclamé Roi du Portugal par ses troupes. Le centre historique de la ville est agréable à visiter. La Praça de Sao Tiago, bordée de maisons anciennes à encorbellement surmonté du large auvent des toits, est particulièrement jolie et a conservé un cachet médiéval certain.

Manoir «Solar de Mateus»
En route pour la vallée du Douro, nous rencontrons sur notre chemin, Mateus, célèbre pour son manoir, Solar de Mateus et aussi pour son vin rosé... je me rappelle ce vin rosé que je buvais lorsque j'étais étudiante... pas cher et la bouteille, à la forme particulière, faisait un joli chandelier... ! Nous n'avons pas dégusté le nouveau Mateus mais par contre, nous avons visité le manoir du domaine édifié au 18e siècle et qui fut la résidence des comtes de Mateus. Les experts disent que la façade du manoir est une réussite de l'architecture baroque... croyons-les sur parole. Pour notre part, nous avons effectivement bien apprécié le tableau qui s'offre à nos yeux à l'entrée du domaine : en arrière-plan, le manoir et la chapelle adjacente, précédés d'un miroir d'eau dans lequel repose une sculpture contemporaine représentant une femme couchée. À l'arrière du manoir, de belles pelouses plantées de cèdres et des jardins agrémentés de massifs de buis et de tunnels de verdure. Un lieu apaisant.

Porto

2 au 4 avril 2012

Porto, vue depuis Vila Nova de Gaia
«Deuxième ville du Portugal et capitale du nord, Porto compte avec son agglomération plus d'un million d'habitants. Faisant fi du relief, elle occupe un site escarpé : ses demeures s'accrochent aux versants pentus du Douro, ce fleuve mythique qui vient terminer ici son long parcours à travers l'Espagne et le Portugal. L'une des gloires de la ville, et non des moindres, est d'avoir donné son nom aux fameux vins qui l'ont fait connaître à travers le monde.»

La rue et l'église des Carmélites avec son mur d'azuelos (céramique bleue)
Nous avons adoré Porto ! Très vieux, le vieux Porto mais oh combien chaleureux ! Les grandes places, les églises, la gare, les commerces et les maisons ont gardé les traces du passé mais ils sont tous encore bien vivants et dégagent une ambiance bien particulière; nous nous sommes sentis bien dans cette ville ! Nous avons passé une journée entière à explorer ses vieux quartiers et découvrir ses principaux monuments : la gare Sao Bento et ses magnifiques azuelos (céramiques), l'église et la tour des Clerigos, la rue et l'église des Carmélites, l'église baroque Sao Francisco et ses catacombes, la Place de la Liberté, la maison natale d'Henri le navigateur, le palais de la Bourse, la cathédrale etc.

Au chai de Croft, fabricant de Porto depuis 1678
Le lendemain, pas le choix, il fallait aller visiter les caves de Porto ! En fait, il s'agit de chais (caves en portugais, d'où la méprise) situés non pas à Porto mais sur la rive gauche du Douro, en face de Porto, à Vila nova de Gaia. «C'est là, par une lente élaboration, que le raisin, récolté sur les versants du Haut-Douro, se transforme en porto. Plus de 58 maisons de porto y sont représentées. Autrefois, c'est en bateau, sur les «barcos rabelos», que les vins du Haut-Douro parvenaient après 150 km de navigation jusqu'à ces chais où ils étaient transformés en porto. Aujourd'hui, les camions-citernes viennent déverser leur précieuse cargaison dans des cuves en inox. Les grandes marques ont cependant conservé face à leurs chais quelques barcos rabelos chargés de tonneaux. Une quinzaine de chais se visitent, dont ceux de Taylor, Offley, Sandeman, Ramos, Pinto et Ferreira. La visite des chais permet de suivre les étapes de l'élaboration du porto. Le vin est stocké plusieurs années dans d'immenses cuves contenant jusqu'à 1000 hectolitres puis soutiré dans des tonneaux de 535 litres dont la porosité du bois accentue son vieillissement. Seuls les vins authentiques contrôlés par l'Instituto do Vinho peuvent pénétrer dans ces chais.» On nous y explique les différents procédés d'élaboration des portos blancs, des ruby, des tawny, des vintage, des Late Bottled Vintage et des colheita. Évidemment, ces visites se terminent par une dégustation... et quelques achats... !

Et pour l'histoire...en 1703, le Portugal et l'Angleterre signent un traité qui facilite l'accès des produits manufacturés anglais sur le marché portugais; en échange, les vins de Porto trouvent un large débouché en Angleterre. Les négociants anglais créent un comptoir dans la ville en 1717 et, peu à peu, plusieurs compagnies anglaises contrôlent la production, de la récolte à la mise en bouteille... d'où ces noms anglais qu'on retrouve sur les bouteilles de Porto : Taylor, Fladgate, Offley etc.

Enfin, on ne peut quitter Porto sans parler de ses ponts. Les rives du Douro sont reliées par plusieurs ponts à l'architecture remarquable. On dit que «Porto a couché ses tours Eiffel à l'horizontale; elles lui servent de pont». Le pont routier D. Luis I est le plus spectaculaire avec ses deux tabliers superposés permettant de desservir simultanément les quartiers hauts et bas de chaque rive. Inscrit au Patrimoine mondial, il est le symbole de Porto. D'une portée de 172 m, il a été construit en 1886 par une société belge suivant une technique analogue à celle d'Eiffel.

Le centre – Peniche, Obidos, Nazaré, Alcobaça, Batalha et Coimbra


25 mars au 1er avril 2012

Peniche, le cap Carvoeiro
Peniche est le second port de pêche du Portugal (langouste, sardines, thon etc.). Nous y avons fait une halte agréable et dormi au pied du phare du Cap Carvoeiro, au bout d'une presqu'île longue de 2 km dont les côtes sont constituées de rochers tourmentés en forme de piles qui ne sont pas sans nous rappeler les «Pancake rocks» du sud de la Nouvelle-Zélande. Une belle balade à vélo le long de la côte nous a permis d'observer à souhait les vagues qui venaient se fracasser sur les falaises.

Obidos, ville fortifiée
Obidos, à une vingtaine de km à l'intérieur des terres, a gardé tout son charme médiéval. Son château et surtout ses remparts qui ceinturent la vieille ville nous offrent de superbes vues sur les maisons blanches rehaussées de jaune ou de bleu de la cité et sur les collines environnantes. La Praça Santa Maria et son église forment un joli tableau au centre de la ville. C'est le printemps, les glycines sont en fleur, elles couvrent les vieux murs et les clôtures, que de la beauté pour nos yeux !

Nazaré, la plage et la ville basse

Nazaré occupe un site tout à fait exceptionnel : une longue plage dominée sur la droite par une imposante falaise abrupte. Tout comme Peniche, Nazaré était un village de pêcheurs et encore aujourd'hui, on voit des vieilles femmes faire, toutes de noir vêtues, sécher leurs poissons sur des treillis sur la plage et les vendre aux passants. On imagine facilement la vie rude qu'ont dû vivre ces femmes de pêcheurs. Sur la falaise, ici aussi un phare, des pêcheurs à la ligne et des vagues qui ravissent les surfeurs du coin.

L'abbaye cistercienne d'Alcobaça, 13e siècle
Au cœur de la ville d'Alcobaça s'élève l'une des plus belles abbayes cisterciennes (1253) que nous ait laissé le Moyen-Âge, le Monastère de Santa Maria. L'église, restaurée, affiche toute la noblesse et le dépouillement des édifices cisterciens; c'est l'une des plus vastes et des plus hautes de ce style. Elle abrite les tombeaux du roi Pierre 1er et de son amante, Inès de Castro, assassinée sur les ordres du père de Pierre 1er. En 1357, Pierre 1er succède à son père et, à la suite du décès de sa femme, il fait justice aux meurtriers et révèle qu'il était uni à Inès par les liens d'un mariage secret. En 1361, il fait exhumer le cadavre d'Inès; la légende rapporte qu'il le vêt d'un manteau pourpre, le ceint de la couronne et contraint les nobles du royaume de venir baiser la main décomposée de la «reine morte». C'est ce drame qui inspira Henry de Montherlant pour écrire sa pièce de théâtre La Reine morte. Les gisants des tombeaux de Pierre et d'Inès sont magnifiquement sculptés; il est juste regrettable qu'ils ne reposent pas côte à côte mais de chaque côté du transept... La visite du monastère inclut aussi les pièces abbatiales, dont les plus remarquables sont le cloître du Silence, la salle capitulaire et la salle des rois. Encore là, élégance, grâce et simplicité sont de mise.

Le monastère de Batalha édifié au 15e siècle
Batalha, à 15 km au nord d'Alcoçaba, un autre monastère, 3* selon le Guide Michelin, cela mérite bien un arrêt ! Édifié entre 1402 et 1485 à la suite d'un vœu fait par le roi Jean 1er qui défendait son trône face à un prétendant espagnol en 1385. La victoire lui fut accordée, le pays resterait donc portugais, il tint donc sa promesse et fit ériger ce le monastère de Batalha (de la bataille) dans un style gothique flamboyant. Dépourvu de clocher, ainsi que l'exigeait la règle des dominicains, le monastère présente une multitude de pinacles, d'arcs et de balustrades ajourées; les ajouts faits au cours des siècles lui confèrent une architecture compliquée qui n'est pas sans charme. Ainsi, reliées au choeur de l'église par un magnifique portail finement sculpté, les sept chapelles, séparées par quatre énormes piliers sont dites «inachevées» parce qu'elles ne sont pas recouvertes d'un toit. C'est Édouard 1er qui avait rêvé d'un panthéon pour lui et ses descendants mais lui seul y repose. Le tout est remarquable tant par la fin travail de sculpture que par le fait que ces chapelles à ciel ouvert rayonnent de lumière contrairement à celles sombres des églises.

Batalha nous a réservé une autre belle surprise, la chapelle du fondateur. Au milieu de cette salle carrée de 20 m de côté, on retrouve non seulement les tombeaux de Jean 1er et celui de sa femme, Philippa de Lancastre, surmontés de gisants finement sculptés mais aussi ceux de leurs quatre fils dont, «notre» Henri le Navigateur. La boucle est bouclée... nous avons vu la maison où il est né à Lisbonne, son école de navigation à Sagres, toutes ses réalisations au Musée de la marine et voilà qu'on le retrouve à la fin de sa vie... Adeus Henri et bravo pour ton œuvre !

L'Université de Coimbra date de 1308
Coimbra, ancienne capitale du Portugal, est célèbre pour sa vieille université qui date de 1308 et sa cathédrale. Toutes deux sont bâties au sommet d'une colline qui a bien fait travailler nos mollets à vélo. Cette cathédrale est en fait la plus ancienne du pays; elle fut édifiée en 1140 par le roi Alphonse Henriques alors que Coimbra se situait à la limite du monde chrétien et du monde musulman; c'est ce qui explique qu'elle soit fortifiée et qu'elle ressemble plus à une forteresse qu'à une église ! Au pied de la colline coule le Mondego le long duquel de jolis parcs sont aménagés pour le plus grand plaisir des jeunes et des moins jeunes en ce beau dimanche ensoleillé !

Lisboa (Lisbonne) et Sintra


20 au 25 mars 2012

Lucie au Miradouro Santa Luzia !
Lisbonne nous avait bien plu en 2007 alors on s'y arrête encore une fois juste pour le plaisir de flâner sur ses grandes places entourées de palais aux couleurs pastel, de se perdre dans ses dédales de ruelles, de gravir ses 7 collines et d'admirer ses trottoirs pavés à motifs noirs et blancs.

«Lisbonne a bénéficié des richesses qui se sont amassées après le voyage de Vasco de Gama aux Indes et la découverte du Brésil par Pedro Alvares Cabral. Les marchands affluent à Lisbonne qui fourmille de petits commerces où se vendent l'or, l'argent, les épices, l'ivoire, les étoffes, les bijoux et les bois précieux. Le port, où viennent mouiller les caravelles, connaît une activité incessante.»

Place de los Restauradores, Lisbonne
Toutefois, ce qu'on voit de Lisbonne aujourd'hui date surtout du 18e siècle. En effet, «le 1er novembre 1755, jour de la Toussaint, à l'heure de la grand-messe, la ville est secouée par un tremblement de terre d'une rare violence : les églises, les palais et les maisons s'écroulent; le feu des cierges se communique à tout ce qui est tissu ou bois; les survivants se ruent vers le fleuve Tage pour échapper au feu mais voilà qu'une vague immense déferle et ravage la ville basse. Les richesses de Lisbonne sont englouties, il y a 40 000 victimes !» Le roi Joseph 1er est indemne; avec l'aide du marquis de Pombal, après avoir secouru les blessés, il entreprend de reconstruire Lisbonne selon un plan révolutionnaire pour l'époque : de larges avenues perpendiculaires, des immeubles sobres et semblables. C'est la ville basse actuelle (Baixa) avec ses grandes places (Comércio, Figueira, Rossio et Restauradores) et ses élégantes allées ombragées. Le Chiado est le quartier des grands magasins alors que le Bairro Alto, le quartier populaire est depuis peu envahi par les boutiques de design, les stylistes, les bars et les discothèques. L'Alfama, un vrai labyrinthe de ruelles, d'escaliers et d'impasses est animé par des marchés et des vendeurs de poissons. Sur le bord du Tage, Cais do Sodré est la zone portuaire et ferroviaire alors que Belém est le centre culturel de la ville.

Cathédrale Sé, Lisbonne
Nous avons revisité avec plaisir la cathédrale Sé qui a jadis joué un rôle de forteresse comme en témoignent ses deux tours crénelées et aussi le Miradouro de Santa Luzia, une jolie place qui offre une très belle vue sur la ville et le Tage ainsi que le château St-Georges, bâti à l'origine par les Wisigoths au 5e siècle. Comme tout bon touriste, nous nous sommes aussi baladés dans les vieux tramways jaunes qui sillonnent la ville.

Église Sao Roque, Lisbonne




Au chapitre des nouveautés, soulignons l'église Sao Roque dans le Barrio alto qui date de la fin du 16e siècle. Sa chapelle Sao Joao Baptista est un chef-d'oeuvre de l'art baroque italien.

«Édifiée en 1742 à Rome où elle reçut la bénédiction du pape, 130 artistes participèrent à sa construction. Démontée, transportée à Lisbonne par trois caravelles sur l'ordre du roi Jean V, elle fut rebâtie vers 1750 dans l'église Sao Roque. Tout y est d'une grande richesse : colonnes en lapis-lazuli, devant d'autel en améthyste, marches en porphyre, anges en marbre blanc de Carrare et en ivoire, pilastres en albâtre; le revêtement du sol et les tableaux sont constitués de mosaïques, les frises, les chapiteaux et le plafond sont rehaussés d'or, d'argent et de bronze.» De toute beauté !

Réal et Henri le Navigateur au Musée de la Marine, Lisbonne
Mais le clou de notre visite à Lisbonne fut sans aucun doute le Musée de la Marine qu'on n'avait pas eu le temps de visiter en 2007. Adjacent au magnifique monastère Dos Jeronimos, il occupe d'immenses salles voutées qui confèrent au musée grandeur et majesté à l'image des Grandes Découvertes des marins portugais. C'est en effet en visitant ce musée qu'on a réalisé que notre culture française et nord-américaine avait mis l'accent sur Christophe Colomb et Jacques Cartier en remisant au second plan les exceptionnelles réalisations des expéditions portugaises. Sous l'impulsion de l'école de Sagres fondée par Henri le Navigateur (1394-1460), les portugais ont sans cesse repoussé les limites du monde connu. Ne mentionnons que Dias qui a contourné le Cap Bonne-Espérance en 1488, Cabral qui a atteint le Brésil en 1500, Vasco de Gama qui a ouvert la route des Indes en 1498 et Magellan qui a réalisé le premier tour du monde en 1522. Le Musée de la marine retrace donc d'abord l'histoire de ces Grandes Découvertes; il nous présente ces hommes, leurs bateaux et leurs instruments de navigation, absolument passionnant !

Le musée ne se limite toutefois pas aux Grandes Découvertes, il présente de magnifiques maquettes de tous les types d'embarcation, depuis les bateaux de pêche jusqu'à la marine marchande et de guerre en passant par la marine de plaisance et ce, de toute époque. Ce sont des centaines de maquette de bateaux qu'on peut admirer, toutes les plus belles les unes que les autres ! Des expositions sont aussi consacrées à la cartographie ancienne, encore là, très impressionnant de voir la précision obtenue avec des instruments rudimentaires. On nous explique aussi l'évolution des instruments tels le compas, l'astrolabe, le sextant etc.

Encore une fois, Lisbonne nous aura comblés !

Petit clin d'oeil final... Saviez-vous que les habitants de Lisbonne s'appellent en français, les Lisboètes... joli n'est-ce pas ? Et cela rime avec poète !

À une demi-heure seulement à l'ouest de Lisbonne, Sintra est une charmante ville blottie au pied de sa serra. Pendant six siècles, à cause de sa fraîcheur estivale, elle fut la résidence préférée des souverains; encore aujourd'hui, elle est le lieu de villégiature des grandes familles lisboètes qui y possèdent d'élégants palais. Nous avions déjà visité en 2007, le palais de Pena et la forteresse des maures, on opte donc cette fois-ci pour le Palacio real (Palais royal) et la Quinta da Regaleira.

Palais royal, Sintra
Le Palais royal, qui date de la fin du 14e siècle, domine la ville. Ses deux imposantes cheminées (bâties au dessus des cuisines) lui confèrent un air un peu bizarre mais ses fenêtres géminées mauresques et surtout son intérieur sont remarquables avec ses décorations d'azuelos et ses plafonds peints. Et pour la petite histoire... la salle de lecture, ou salle des Pies, possède un plafond peint du 17e siècle décoré de pies (oiseaux) tenant dans leur bec une rose avec les mots «por bem» (pour le bien) prononcés par le roi Jean 1er, surpris par la reine en train d'embrasser une dame d'honneur; pour mettre fin aux commérages, il fit peindre sur le plafond autant de pies qu'il y avait de dames à la Cour !

Quinta da Regaleira, Sintra
Quant à la Quinta da Regaleira, il s'agit du domaine édifié par un riche homme d'affaires au début du 20e siècle. Adepte d'ésotérisme et franc-maçon, son palais est un mélange de style gothique, renaissance et manuélin. Encore plus remarquables sont les jardins du domaine remplis de symboles liés aux Templiers, à l'alchimie, au christianisme et à la mythologie gréco-romaine, le tout dans une végétation luxuriante et un décor romantique à souhait.

L'Alentejo – Monsaraz et Évora


17 au 19 mars 2012

Chêne liège dont l'écorce a été prélevée sur le tronc
Nous quittons la côte atlantique pour quelques jours, le temps de faire une incursion à l'intérieur du pays. La région de l'Alentajo (qui signifie au-delà du Tage, le fleuve qui traverse Lisbonne), est peu accidentée et plutôt sèche. Un proverbe dit : «En Alentejo, il n'y a pas d'ombre». Malgré cette aridité, le sol est rarement laissé à l'abandon. Les oliviers couvrent la région, les moutons et les porcs broutent les mauvais sols. C'est aussi le domaine du chêne vert et du chêne liège. On exploite d'ailleurs encore beaucoup ce dernier et pas seulement pour faire des bouchons de bouteilles de vin... ceintures, souliers, porte-monnaie, robes, sacs à main... on travaille le liège comme du tissus ou du cuir.

La route à travers les champs est tranquille et agréable, peu d'habitations. Traditionnellement c'est une région de grandes propriétés avec des domaines immenses s'étendant autour du monte, grosse ferme isolée sur une butte où habite le propriétaire alors que les autres habitants se regroupent dans de petits villages aux maisons basses.

Monsaraz, village fortifié
En moins de 200 km vers l'est, on atteint l'Espagne mais juste avant, il ne faut pas manquer Monsaraz, un village fortifié très pittoresque où le temps s'est arrêté au 17e siècle : vieilles maisons blanchies à la chaux, escaliers extérieurs, balcons aux grilles en fer forgé, église paroissiale abritant un tombeau du 14e siècle, pilori sur la grande place, ancien tribunal, hôpital de la Miséricorde et, au bout de la rue principale, le château, édifié par le roi Denis au 13e siècle. Du chemin de ronde, le panorama est grandiose sur la vallée de l'Alentejo. Monsaraz, une étape vraiment très agréable.

À quelques km de Monsaraz, un arrêt s'impose à Sao Pedro de Corval, un village très réputé par sa poterie artisanale. Effectivement de très belles pièces; on achète un petit plat pour les olives mais on se contente d'admirer les plus grandes... trop fragiles les poteries dans les bagages !

Prochain arrêt, Évora, un 3 étoiles dans le Guide Michelin, ville du Patrimoine mondial de l'Unesco. Grosse déception... quelques ruines romaines, une cathédrale sévère, des places sans grand intérêt, bref, on n'a pas aimé... sauf la fête des chapeaux de Pâques qui y sévissait sur la grande place ! Tous les enfants des écoles de la ville y défilaient portant les chapeaux qu'ils s'étaient confectionnés pour Pâques... assez tipico ! Encore plus rigolo, les personnes âgées qui, elles aussi, portaient des chapeaux loufoques et qui défilaient avec leurs cannes et chaises roulantes... preuve qu'il n'y a pas d'âge pour s'amuser !

L'Algarve – Portugal


10 au 17 mars 2012

Il y a une minute, nous étions en Espagne mais voilà qu'on traverse un pont, la rivière Guadiana, et nous nous retrouvons au Portugal! Quelle gymnastique cela impose à notre cerveau et à notre langue! Les «s» se prononcent «ch», les «e» ne se sont plus des «é», les «l» et les «o» sont des «ou»... ah! dure, dure la vie de voyageur! Mais, on va s'y faire, en attendant, on mélange l'espagnol et le portugais et on réussit à se faire comprendre en «portugnol»! Heureusement les portugais sont compréhensifs et sympathiques.

Petite maison typique de l'Algarve
L'Algarve, c'est la partie sud du pays bordée au sud et à l'ouest par l'océan Atlantique, une succession de plages et de falaises. Première surprise, les villes côtières portugaises sont beaucoup moins touristiques et bétonnées que celles de l'Espagne sur la Méditerranée. Il y en a bien sûr mais en moins grand nombre; encore beaucoup de plages sauvages. Deuxième surprise, malgré le fait que nous soyons rendus sur l'Atlantique et que nous sommes au début mars seulement, la température est similaire à celle de l'Espagne, il y fait bon, 18-22 C le jour et plein soleil! L'intérieur du pays est beaucoup moins sec que l'Espagne à la même latitude; il y a encore des oliviers mais les terres sont cultivées et on croise des fermes laitières. Bon, finies les comparaisons mais c'est tout de même toujours saisissant de voir l'impact d'une frontière!

Falaises du Cabo Carvoeiro (Barlovento)
Après avoir passé plusieurs jours dans les grandes villes d'Andalousie, nous avons plus le goût de la «nature» alors on ne s'arrête dans les villes que pour faire le plein de diesel, d'eau et de bouffe. Nous passons nos journées à faire de grandes marches sur les plages ou en haut sur les falaises, à faire des photos des vagues qui viennent se briser contre les rochers et aussi, à observer les pêcheurs à la ligne qui défient la gravité en s'installant tout au bord des falaises pour lancer leurs appâts ! La partie à l'est de Faro, appelée «Sotavento» (sous le vent), est bordée d'immenses plages et de lagunes fermées par un cordon littoral. Les plages sur le cordon sont accessibles en bateau ou via des ponts, ce qui engendre un décor assez particulier. À l'ouest de Faro, on se retrouve au vent (Barlovento) d'où la présence de nombreuses falaises où se fracassent les vagues.

Praia da Rocha (Albufeira)

Praia da Rocha, près de Portimao, est sûrement la plus belle plage que nous ayons vue. Ses gros blocs de roche orange détachés des falaises et parsemés ici et là nous ont rappelé «The Great Ocean Road» en Australie.

Le Cap St-Vincent et la pointe de Sagres nous ont aussi rappelé de bons souvenirs... En 2004, nous avions contourné ces caps mais en naviguant cette fois-là. Nous avions alors fait une traversée atlantique avec un voilier de 23 m., le Grand Jubilee, depuis Miami jusqu'à Barcelone. Balayés par le vent, ces caps hauts de 75m constituent la pointe sud-ouest de l'Europe. Outre cet aspect géographique, le Cap St-Vincent fut considéré, de tout temps, comme étant un lieu sacré. Les romains l'appelaient «promontorium sacrum». Son nom actuel lui vient d'une légende : le vaisseau contenant le corps de saint Vincent, martyrisé à Valence au 4e siècle, serait venu s'échouer ici. Gardé par deux corbeaux, il y serait resté pendant des siècles avant de reprendre sa route pour Lisbonne qu'il aurait atteint en 1173!

Pointe de Sagres, site de l'École d'Henri le Navigateur
La pointe de Sagres, quant à elle, est célèbre pour avoir abrité l'école de navigation que fonda l'infant, Henri le Navigateur, au début du 15e siècle et qui allait préparer aux «Grandes Découvertes». Il fait appel aux astronomes arabes, aux cartographes de Majorque et aux marins les plus réputés de l'époque pour effectuer des recherches et mettre au point des techniques et des équipements. «Grâce au perfectionnement de l'astrolabe et du cadran, qui peuvent désormais être utilisés en haute mer, l'infant inaugure l'ère de la navigation astronomique. Les marins, qui jusqu'alors n'avaient pour guides qu'une carte et une boussole et ne contrôlaient leur position que par l'estimation du chemin parcouru, apprennent à calculer la latitude d'après la hauteur des astres au-dessus de l'horizon et à faire le point avec plus de précision. Enfin, les exigences des expéditions entraînent les Portugais à réaliser un noveau type de bateau qui révolutionne la navigation : la caravelle. Petit voilier long au faible tirant d'eau, mais pouvant porter un équipage assez important, elle réunit les avantages des bateaux traditionnels sans en avoir les inconvénients. Ses mâts multiples combinent les voiles carrées et les voiles latines triangulaires. Pivotant autour de leur mât, ces dernières assurent à la caravelle, en serrant le vent au maximum, une grande rapidité.»

Les Grandes découvertes... nous en reparlerons lors de notre visite du Musée de la Marine à Lisbonne. Pour le moment, citons seulement les noms de Vasco da Gama, Magellan et Dias, tous des portugais qui, au 15e siècle, ont parcouru les océans et repoussé les frontières de l'inconnu.

Andalousie - Sevilla (Séville)


29 février au 9 mars 2012

Sevilla, c'est le cœur de l'Andalousie et la 4e ville d'Espagne avec ses 704 000 habitants. C'est aussi la ville qui a vu partir Christophe Colomb en 1492 et qui a accueilli l'Exposition universelle de 1992 pour souligner le 500e anniversaire de la découverte de l'Amérique. Comme Granada et Cordoba, elle fut tour à tour phénicienne, grecque, carthaginoise et romaine avant que les Maures ne s'y installent au 8e siècle. Chassés par les rois catholiques 500 ans plus tard, les musulmans ont laissé à la ville un héritage architectural important. Par la suite, la découverte des Amériques ont enrichi de nombreuses familles sévillanes notamment grâce aux mines d'or sud-américaines.

La cathédrale de Sevilla
Vous l'aurez deviné, la cathédrale est le monument le plus important de la ville. Bâtie au 15e siècle sur l'emplacement de la grande mosquée qui fut transformée en une gigantesque cathédrale, symbole de la victoire chrétienne sur l'islam, la 3e du monde par sa taille et la plus large de toutes les cathédrales gothiques, après St-Pierre de Rome et St-Paul de Londres. Malheureusement pour nous, le maître autel était en rénovation, impossible de voir le plus grand retable au monde apparemment d'une richesse époustouflante avec ses 1500 figures ciselées dans le bois de cèdre et dorées avec 1200 kg d'or !

Le mausolée de Christophe Colomb dans la cathédrale de Sevilla
La cathédrale abrite aussi le mausolée de Christophe Colomb, sa dépouille ayant été rapatriée au 16e siècle à Sevilla depuis Saint-Domingue via La Havane. Saint-Domingue a longuement soutenu que les restes embarqués n'étaient pas ceux de l'illustre personnage mais une analyse d'ADN en 2003 a confirmé que Colomb reposait bien à Sevilla ce qui n'empêche pas que ce dernier possède toujours deux tombeaux, un à Saint-Domingue et l'autre à Sevilla !

La Giralda, le symbole de Sevilla


La Giralda, le clocher de la cathédrale (l'ancien minaret) a déjà été l'un des bâtiments les plus hauts du monde avec ses 97,5 m.

Pour la petite histoire, on dit que le muezzin montait au sommet du minaret à cheval d'où la présence d'une rampe en colimaçon au lieu d'escalier dans la tour; par contre, les touristes eux doivent gravir à pied ses 37 petits étages, un excellent exercice mais cela en vaut le coup !


De là-haut, une superbe vue sur la ville et sur le quartier historique de Santa Cruz, ses ruelles et petites maisons blanches.

L'Alcazar, le Palais des rois

Autre splendeur de Sevilla, le palais des rois maures puis chrétiens, l'Alcazar. Édifié au 10e siècle, il fut tour à tour agrandi et enrichi par tous les monarques qui ont régné sur Sevilla. Des artisans qui ont travaillé à édifier l'Alhambra à Granada ont notamment contribué au 14e siècle à réaliser ce chef-d'oeuvre : arches, frises et panneaux finement ciselés, colonnettes de marbre, plafonds à caissons en bois, azulejos (céramiques), arabesques de stuc polychromes, coupoles décorées de stalactites, portes sculptées, tapisseries, patios fleuris, jardins, fontaines, orangers, palmiers, que de la beauté !

La Casa de Pilatos
La Casa de Pilatos, superbe palais construit au 15e siècle nous en met aussi plein la vue. Son nom viendrait de Pilate (Ponce) dont la maison à Jérusalem aurait une ressemblance avec celle-ci. Dans le patio principal, sous les arcades, de magnifiques panneaux d'azulejos et, à chaque angle de véritables statues grecques et romaines ramenées d'Italie. Ici aussi, des jardins et des fontaines fournissent de la fraîcheur en été.

Plaza de Espana
Que dire de la Plaza de Espana ? Grandiose et aérée, elle forme un demi-cercle de 200 m de diamètre autour duquel s'élèvent des pavillons de l'Exposition hispano-américaine de 1929 construits en briques rouges et en céramiques. Une fontaine au centre de la place qui est entourée par un canal navigable enjambé par quatre majestueux ponts en céramiques symbolisant les royaumes d'Espagne (Leon, Navarra, Aragon et Castilla) complètent le tableau. Adjacents à la Plaza, le Parc Maria Luisa, de grands jardins aménagés à l'occasion de l'Exposition, ajoute à la beauté du lieu. Ces nombreux jardins et ces grandes places ont beaucoup contribué à notre coup de coeur sévillan. On respire bien à Sevilla, on a de l'espace, on peut reculer pour admirer un monument, on n'est pas constamment adossé à un mur et on peut relaxer sur un banc à l'ombre et à l'abri des bruits de la ville !

Museo de Bellas Artes
Autre visite, le Museo de Bellas Artes (Musée des Beaux Arts) installé dans un couvent du 17e siècle dont la décoration intérieure vaut à elle seule le détour.

La grande majorité des 2000 œuvres présentées sont à caractère religieux puisque les collections viennent essentiellement de couvents et monastères. Les salles, majestueuses, mettent bien en valeur les tableaux qui sont pour la plupart de grands formats. Un musée qui en impose !

Maison décorée de céramiques dans le quartier du Triana
Enfin, une balade agréable dans le quartier du Triana, originalement un quartier d'ouvriers et de céramistes. La céramique y est fabriquée depuis l'époque romaine. Partout de la céramique, sur les ponts, sur les bancs, sur les murs, sous les galeries et même sur les façades des maisons !

Autrefois habitait ici une importante communauté gitane, délocalisée en 1950. Mais le flamenco a subsisté, à preuve ses nombreuses écoles de danse et de guitare.

Christina Hoyos, une grande dame du flamenco espagnol

Parlant de flamenco, nous sommes allés voir un autre spectacle dans une tablao, la Casa de la Memoria de Al-Andalus, qui présente les meilleurs élèves de l'École nationale de flamenco de Séville. Pour compléter notre initiation au flamenco, nous sommes aussi allés visiter le très moderne Musée de la danse flamenco. Le musée, qui retrace l'histoire du flamenco depuis ses origines gitanes, présente aussi de nombreux vidéos qui nous font connaître les grands noms du flamenco espagnol. Une exposition de costumes et de peintures complètent le tout. Olé !

Enfin, nous ne pouvons quitter Sevilla sans parler de ses fameuses oranges ! Il y a en partout, partout ! L’orange commune qui nous est familière est l’orange douce. Moins connue, la bigarade, aussi appelée orange amère ou orange de Séville, est rarement consommée fraîche. On en fait surtout des marmelades, des sauces, des sirops et des gelées. Les fleurs du bigaradier et l’écorce de ses fruits immatures sont particulièrement aromatiques. On les utilise en parfumerie et dans la préparation de nombreux mets et liqueurs. Les britanniques et les écossais sont particulièrement friands de la marmelade d'oranges de Séville. On nous l'avait bien dit mais il fallait s'en convaincre alors nous avons osé croquer dans une orange de Séville, elles semblaient si invitantes... Eh bien, oui, elles sont amères, très amères même, on peut vous l'assurer !

Sevilla sera notre dernière étape en Espagne, pour cette fois-ci du moins. Nous partons la tête pleine de belles images et de beaux souvenirs. Demain, nous serons au Portugal, en Algarve sur la côte sud du pays baignée par l'Atlantique. Adios y muchas gracias Espana !

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